Par Lucie Lhuillier, étudiante M2 TSM
Lorsqu’ils traduisent, les traducteurs ont recours à diverses ressources. Parmi elles, on retrouve notamment les mémoires de traduction et les glossaires qui sont couramment utilisés. Cependant, il est fondamental de veiller à ce qu’ils soient mis à jour régulièrement. Pour quelles raisons ?
Qu’est-ce qu’une mémoire de traduction ?
Une mémoire de traduction est une base de données linguistique utilisée lors d’une traduction grâce aux outils de TAO (Traduction assistée par ordinateur). Elle est composée de segments en langue source et de leur traduction en langue cible.
Utiliser une mémoire de traduction permet au traducteur de travailler plus vite et d’être plus efficace. Grâce à celle-ci, il ne traduit jamais deux fois la même chose. La mémoire de traduction est alimentée par le traducteur, les segments traduits et validés sont enregistrés au fur et à mesure de la traduction. Si le logiciel détecte un segment qui a déjà été traduit auparavant, il va automatiquement suggérer la traduction enregistrée dans la mémoire. Il s’agira, selon le degré d’analogie, de correspondances parfaites ou de correspondances partielles. Les nouvelles unités de traduction pourront être utilisées à leur tour lors des projets suivants.
Attention, la mémoire de traduction ne traduit pas à la place du traducteur mais l’assiste dans son travail. C’est au traducteur de déterminer s’il garde la traduction proposée telle quelle ou s’il doit l’adapter. La mémoire va également lui permettre de garder une certaine cohérence et homogénéité au fil de la traduction. Par ailleurs, celle-ci n’est pas capable de repérer les éventuelles erreurs de traduction ou fautes de grammaires, ni de vérifier l’orthographe.
En outre, il ne faut pas confondre mémoire de traduction et traduction automatique (voir ce billet) qui sont deux choses bien distinctes. La traduction automatique ne nécessite aucune intervention humaine contrairement à la mémoire de traduction qui, elle, est créée et alimentée par le traducteur.
Qu’est-ce qu’un glossaire ?
Un glossaire est une base de données contenant une terminologie spécifique en langue source et en langue cible qu’il est possible d’intégrer à un outil de TAO. Il peut être bilingue mais aussi multilingue et ne contient pas de segments mais des termes précis, contrairement aux mémoires de traduction. Ces bases de données permettent de garder une certaine cohérence terminologique et rédactionnelle au sein d’un même projet mais également entre les différents projets d’un client. En effet, ces projets sont parfois espacés dans le temps ou confiés à d’autres traducteurs. Les glossaires garantissent alors l’utilisation de la même terminologie à chaque traduction, à condition bien sûr, que les termes ne soient pas devenus obsolètes. Ils peuvent regrouper des termes qui correspondent à un domaine précis, à un projet ou bien à un client en particulier. Parfois, en plus des termes, on peut également y intégrer d’autres données telles que les définitions et leurs sources, les catégories grammaticales, le contexte, les illustrations ou encore les dates d’insertion (qui peuvent inciter un traducteur à revoir l’usage d’un terme si la date lui paraît éloignée dans le temps).
Un glossaire sert de référence au traducteur dans le choix de la bonne terminologie. Son utilisation est d’autant plus nécessaire lorsque plusieurs traducteurs travaillent sur un même projet. La mise en commun des ressources, glossaires mais aussi mémoires de traduction, permet de garantir l’homogénéité de la traduction réalisée par une équipe et donc d’offrir une traduction de qualité.
Pourquoi les mettre à jour ?
Les mémoires de traduction et les glossaires sont des ressources essentielles pour le traducteur. En effet, ils possèdent de nombreux avantages qui leur permettent de fournir des traductions de qualité.
Cependant, pour garantir l’efficacité de ces ressources, il est fondamental de les mettre à jour régulièrement non seulement pour les alimenter en ajoutant les nouvelles traductions à chaque projet mais aussi pour supprimer la terminologie obsolète. En effet, rien n’est figé. Par conséquent, la terminologie, tout comme les langues, évolue et change au fil du temps. C’est pourquoi, éliminer cette terminologie devenue obsolète et la remplacer par celle qui correspond à la période actuelle est une étape à ne pas négliger. Si les ressources qu’utilise un traducteur sont désuètes et ne sont donc plus d’actualité, la qualité de la traduction risque d’être mauvaise et donc de ne pas répondre aux exigences du client. La mise à jour des ressources permet d’assurer une qualité constante.
Sources :
http://www.sdltrados.com/fr/solutions/translation-memory/
https://www.technitrad.com/fr/qu-est-ce-qu-un-glossaire/
http://www.itc-france-traduction.com/le-b-a-ba-des-memoires-de-traduction/
https://www.redactionpro.fr/le-glossaire%E2%80%89/
https://www.eazylang.com/blog/index.php/2017/11/20/role-glossaires-traduction-professionnelle/