Les enjeux autour de la traduction en breton

Par Gaedig Chanard, étudiante M1 TSM

Le territoire français abrite plus de 80 langues régionales, dont plus de la moitié sont parlées dans les territoires d’outre-mer (la Nouvelle-Calédonie en compte à elle seule une trentaine !). Malgré cette diversité linguistique et le fait que certaines langues régionales soient plus anciennes que le français, ce dernier s’est progressivement imposé afin d’unifier le pays.

Longtemps ignorées voire interdites de pratique et d’enseignement, les langues régionales sont revenues sur le devant de la scène grâce à certaines mesures législatives comme la loi Deixonne de 1951 qui autorise à nouveau l’enseignement du basque, du breton, du catalan et de l’occitan. En 2008, une révision constitutionnelle reconnaît officiellement la valeur patrimoniale des langues régionales. De nos jours, la langue bretonne est toujours parlée par plus de 200 000 personnes, soit environ 5 % de la population bretonne. Classée comme langue sévèrement en danger par l’Unesco, car la majorité de ses locuteurs ont plus de 60 ans, l’avenir de la langue repose sur l’intérêt de la jeunesse et des pouvoirs publics à son égard.

Lorsque j’ai décidé de poursuivre des études de traduction, je me suis questionnée sur ma pratique de la langue bretonne et les opportunités professionnelles pouvant s’offrir à moi avec une langue aussi rare.

En effet, le but premier d’une opération de traduction est de briser les barrières linguistiques et de permettre à des locuteurs de différentes langues de se comprendre mutuellement. Si ce problème se posait encore du temps de mes grands-parents dont la langue maternelle était le breton, il n’est plus d’actualité à l’heure où la majorité des locuteurs d’une langue régionale parlent également le français au quotidien. Le breton, aussi essentiel que le français dans ma vie, est une langue qui résonne profondément avec mon identité et mes racines.

Les Bretons sont attachés à leur langue et mettent tout en œuvre pour qu’elle soit représentée dans diverses sphères de la vie quotidienne. Par exemple, de nombreux médias bretons, tels que les radios locales et les journaux, continuent de diffuser et de publier en breton, démontrant ainsi l’engagement de la communauté à préserver sa langue. Explorons ensemble certaines de ces initiatives.

Photographie prise lors du défilé du festival de Cornouailles à Quimper en 2016, source

La langue bretonne à travers les âges

Le breton, comme toutes les langues celtiques, provient historiquement des îles Britanniques. Les linguistes font la distinction entre le groupe gaélique contenant le gaélique irlandais et écossais, ainsi que le manxois (île de Man), et le groupe britonnique auquel appartiennent le breton, le gallois et le cornique (parlé au sein des Cornouailles britannique). La langue bretonne atteste d’une longue et riche histoire qui remonterait à l’Antiquité au sein de la Bretagne continentale avant de s’implanter durablement au Vᵉ siècle suite aux migrations des populations originaires de la province romaine prénommée Britannia vers la péninsule armoricaine.

Carte des pays celtes, source : bridgeman images

On distingue trois phases historiques de la langue bretonne : le vieux breton (Vᵉ siècle – XIᵉ siècle), suivi du moyen breton (du XIIᵉ siècle au XVIᵉ siècle) qui laisse alors place au breton moderne à partir du XVIIᵉ siècle jusqu’à nos jours. Le premier écrit en breton remonterait quant à lui au VIIIe siècle.

 Il faut savoir que la région de Bretagne que nous connaissons est traditionnellement divisée par une frontière linguistique avec à l’ouest la Basse Bretagne, où est parlé le breton et tous ses dialectes (trégorrois, vannetais, etc.), alors qu’au sein de la Haute Bretagne à l’est, on parle le gallo et le français.

Cette frontière linguistique a évolué au fil de l’histoire de la région, permettant au français de s’imposer progressivement à l’ouest et dans les zones urbaines, tandis que le breton restait principalement parlé par la paysannerie, qui est demeurée largement monolingue jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Variantes linguistiques du breton, source

Pour expliquer l’hostilité des élites à l’égard de ce qu’elles qualifiaient de « patois », il faut remonter à l’ordonnance de Villers-Cotterêts édictée par François Ier en 1539 qui élève le français comme langue administrative au détriment du latin et des langues régionales qui sont alors parlées par la majorité de la population française (langues d’oïl et d’oc).

Le français n’était compris que d’une petite partie de la population comprenant les lettrés et l’aristocratie. Ce phénomène de centralisation linguistique s’est étalé sur plusieurs siècles afin d’unifier le royaume de France qui accueillera par ailleurs le duché de Bretagne, autrefois indépendant, en son sein à partir de 1532. Les révolutionnaires de 1789 ont suivi cette même tendance centralisatrice en élevant la langue française au rang de langue de la République. Les « patois » représentaient un souvenir de l’Ancien Régime, un temps révolu composé de populations éparpillées incapables de se comprendre mutuellement.

Ce furent ensuite les lois Ferry votées en 1881-1882 sous la Troisième République qui portèrent un coup décisif à l’usage des langues régionales en imposant le français comme langue de l’enseignement et de la réussite scolaire.

« Il est interdit de cracher par terre et de parler breton. », source

Une langue bannie de la sphère publique pour unifier la France du XXe siècle

La répression contre la langue bretonne fut particulièrement virulente au siècle dernier, comme l’expose Francis Favereau dans son article « L’évolution du discours sur la langue bretonne au XXe siècle », dans lequel il traite des mouvements de défense de la langue bretonne en contestation de l’exclusion de cette dernière dans la sphère publique. Étonnamment, il observe que la pratique du breton était à son apogée avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale, en parallèle de la période d’exclusion dure que nous venons de mentionner. Le breton était à la fois la langue vernaculaire et la langue du clergé dans les paroisses locales. Ce fut donc sans surprise que cette langue se retrouva au cœur du débat politique à l’issue de la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905.

Favereau retrace la genèse du mouvement de défense de la langue bretonne avec la création en 1898 de l’Union régionaliste bretonne (URB), le premier parti régionaliste breton présidé par le célèbre écrivain Anatole Le Braz. De pair avec certains membres du clergé, ils livrent un discours radical sur l’importance de la langue bretonne, la première langue de tout un peuple.

C’est au cours de l’entre-deux-guerres et dans un contexte d’hostilité à toute forme de bilinguisme officielle dans les écoles que l’écrivain Roparz Hemon fonde la revue littéraire Gwalarn (vent de Noroît en breton) qui inspirera d’autres défenseurs de la langue au fil du siècle. Désireux d’élever le breton en langue littéraire au-delà de sa réputation de langue populaire et paysanne, il espérait ainsi lutter contre ce qu’il qualifiait d’« impérialisme français » empêchant le peuple breton de s’affirmer par sa langue. En bon linguiste, Hemon a défini différents usages du français par la population bretonne. En plus d’être une langue de promotion sociale, son usage était imposé par l’école, le service militaire et l’administration, restreignant le breton à un usage domestique.

La politique linguistique de l’État français entraîna le recul croissant du breton, qui fut délaissé à partir des années 1950, alors que la langue comptait encore environ un million de locuteurs. Après tant de décennies de répression, la population avait été gagnée par le dégoût d’elle-même, avec des parents refusant d’enseigner la langue à leurs enfants afin d’assurer leur avenir dans un pays devenu monolingue.

Des progrès timides s’observèrent avec le vote de la loi Deixonne qui autorisa un enseignement facultatif de certaines langues régionales, dont le breton. S’en suivirent plusieurs décrets et actes officiels affirmant un bilinguisme scolaire après 1968 qui atteignirent leur point culminant avec la création des écoles Diwan en 1977, un réseau associatif avec un enseignement entièrement dispensé en breton. L’opinion publique devient plus favorable aux cultures régionales et à leurs langues associées, comme le démontre la signature de la Charte culturelle bretonne la même année par l’État et la Région. Cette charte reconnaît « la personnalité culturelle de la Bretagne » en valorisant son patrimoine et ses langues, notamment au niveau scolaire dans le cas du breton.

La transmission de la langue bretonne

Comme nous venons de le démontrer, la langue bretonne a oscillé entre déclin et renouveau alors que de nouveaux enjeux se dessinent à la fin du XXe siècle.

L’universitaire Hervé Le Bihan souligne un paradoxe : malgré une visibilité accrue de la langue, le nombre de locuteurs continue de diminuer à mesure que disparaissent ceux pour qui le breton était la langue maternelle. Cela n’est pas tant dû à un manque d’intérêt des Bretons pour leur patrimoine linguistique, qui sont nombreux à le défendre, qu’un manque de mesures politiques visant à préserver une langue en déclin. En effet, le breton est la seule langue celtique à ne pas bénéficier de statut officiel au niveau national, mais seulement en tant que langue régionale de Bretagne aux côtés du gallo depuis 2004. La langue française reste la langue de l’administration, de la justice et des médias au détriment de la richesse linguistique du pays.

Le Bihan observe que la langue bretonne possède un point faible par rapport à d’autres langues régionales à l’image du basque : sa transmission, en particulier intergénérationnelle. Il estime qu’il est nécessaire de « revernaculariser » la langue en la replaçant au centre des échanges des communautés, un enjeu vital pour sa survie.

Certains ont vu une solution dans le militantisme, notamment avec Stourm ar Brezhoneg (le Combat de la langue bretonne ), une association fondée en 1984 exigeant un statut officiel pour le breton dans la vie publique. Leurs actions ont conduit entre autres à l’adoption d’une signalisation routière bilingue par les départements bretons.

La création des écoles Diwan a également permis de servir de relais à la communauté brittophone militante en se servant du breton comme d’une langue sociétale et bien vivante à une époque où la notion de mémoire linguistique se perd.

Il est difficile de préserver une langue lorsque, jusque dans les années 80, le gouvernement national affirmait dans des discours officiels que le breton devait disparaître, car il n’était pas nécessaire au développement social et économique de la région. Les institutions républicaines demeurent farouchement opposées à l’idée de donner une solution législative aux langues régionales, alors que chaque langue devrait bénéficier d’un statut qui lui est propre. Le Bihan avance qu’il ne faut pas confondre appartenance citoyenne et pratique linguistique. La pratique du breton n’entrave pas les droits citoyens des brittophones.

Le meilleur moyen de transmettre les langues demeure leur visibilité dans le quotidien des habitants de la zone linguistique. Que le transfert s’effectue du français vers le breton ou inversement, la traduction est nécessaire à la vitalité de la langue bretonne. Au XXe siècle, il s’agit plus d’un enjeu culturel et identitaire que de communication entre différentes communautés linguistiques, mais les besoins en traduction sont bien présents.

Pourquoi et comment traduire le breton ?

Suite à son intervention dans le cadre de la Journée Mondiale de la Traduction (JMT) organisée par la Société Française des Traducteurs (SFT) en 2009, David Ar Rouz a rédigé un article intitulé « Langues régionales : facteur de division ou manière d’être ensemble ? », un titre on ne peut plus explicite sur la vision française de la diversité linguistique. En effet, les locuteurs des langues régionales de France n’usent pas de leur langue au quotidien dans un environnement linguistique dominé par le français depuis des siècles.

L’acte de traduction en lui-même représente un parfait outil pour travailler sur l’image d’une langue et la mettre en relation avec son territoire.

David Ar Rouz mentionne alors le cas de la République d’Irlande qui emploie sa langue officielle, le gaélique irlandais, afin d’affirmer sa différence avec le Royaume-Uni, dont elle était autrefois une colonie. Bien que le nombre de locuteurs bilingues soit à la baisse, la langue celtique est présente dans de nombreuses sphères de la vie des Irlandais, de l’administration à l’école où elle fait partie des matières obligatoires.

Au cours de mes voyages en République d’Irlande, j’ai pu observer l’attachement que ses habitants éprouvent pour leur langue, sans pour autant exclure ceux ne la comprenant pas. Le gaélique irlandais a également acquis le statut de langue officielle de l’Union Européenne le 1er janvier 2022, ce qui signifie que tous les documents publiés par cette dernière doivent être traduits vers cette langue. Une victoire considérable pour ses défenseurs dans un monde qui tend autrement à hisser l’anglais comme lingua franca. Alors qu’est-ce qui nous empêche de suivre l’exemple de notre voisin d’outre-Manche ?

Ar Rouz observe que certains estiment à tort que les langues régionales seraient inaptes à exprimer toutes les réalités du monde actuel en raison d’un vocabulaire limité dans certains domaines et d’une absence de consensus sur la terminologie à employer. L’Office public de la langue bretonne a donné tort aux détracteurs en compilant une base de données terminologiques (TermOfis) rassemblant des termes considérés trop techniques et spécialisés pour la plupart des dictionnaires généraux en breton. J’aimerais également citer le travail des éditions Preder qui ont élaboré un dictionnaire français-breton dans des domaines aussi variés et pointus que la psychanalyse, la physique ou encore l’économie politique.

Enfin, Ar Rouz avance que la demande de traduction ne peut être assimilée à des impératifs économiques dans son environnement linguistique actuel, mais exprime plutôt un besoin social et identitaire des habitants de Basse Bretagne qui cherchent à se réapproprier leur langue en retournant à leurs racines profondes.

Il approfondit son propos dans un second article consacré à la traduction de l’affichage public en breton et en gallo, « Traduction et affichage public : quels services pour les langues régionales de Bretagne ? ». Si vous avez déjà emprunté les routes bretonnes pendant vos vacances, vous n’avez pas pu passer à côté des panneaux de signalisation bilingues qui les jalonnent.

Photographie d’un panneau routier bilingue dans les Côtes d’Armor

Cette initiative impulsée encore une fois par l’OPLB, est importante, mais peut-on réellement affirmer que la signalisation routière constitue un acte de traduction quand bien même il n’existe pas (ou plus) de problème d’intercompréhension ? Un acte de traduction fait nécessairement intervenir un donneur d’ordres (ici l’OPLB) qui endosse également le rôle de prestataire à destination d’un public (les usagers des routes). Il va sans dire que cette opération de traduction « colore » le paysage routier en affirmant le patrimoine linguistique de la région.

On pourrait avancer que cet acte de traduction possède également un aspect économique pour attirer les touristes en quête d’une culture bien distincte des autres régions de France. Ainsi, des panneaux routiers passent d’éléments anodins aux symboles de l’affirmation identitaire de la Bretagne, à l’instar de médias en breton ayant germé ces dernières années.

Soutenue par le Conseil régional de Bretagne, Dizale est une association quimpéroise spécialisée dans le doublage en breton de tous types d’œuvres audiovisuelles et pour tous les âges. Leurs projets rendent l’apprentissage de la langue ludique tout en faisant sa promotion auprès du grand public.

Brezhoweb, première chaine TV entièrement en breton sur le web, possède des ambitions similaires et propose un large choix de programmes sur des thématiques variées.

Enfin, j’aimerais mentionner le travail de Gwenvaël Balnois, créateur de contenus à l’origine du compte Instagram « Komz Brezhoneg » qui fait découvrir le patrimoine culturel et linguistique de la Bretagne à l’aide de posts et de courtes vidéos.

Hag evit echuiñ… (Et pour conclure…)

En rédigeant cet article, j’ai tenu à montrer que le breton, langue de mes racines, est bien vivant et fait partie intégrante du patrimoine linguistique de la France grâce aux efforts combinés de multiples acteurs. Les langues minoritaires ont tout intérêt à s’affirmer dans notre monde globalisé qui tend à les ignorer.

Alors que de nombreuses études prédisent un avenir mortifère pour près de la moitié des 7000 langues parlées dans le monde à l’horizon 2050, il est plus que jamais crucial de préserver ce facteur essentiel de notre identité. Pour cela, il est nécessaire que le breton s’inscrive dans la transition numérique pour être accessible à une échelle plus vaste que jamais. Même ChatGPT s’est mis à la page en apprenant le breton, une constatation qui m’a agréablement surprise. Nous pouvons tous contribuer à notre échelle à la sauvegarde de notre patrimoine linguistique, à la manière du projet « Langues en danger » mené par Google qui a pour but de conserver une trace numérique de langues en voie de disparition à l’aide de sa communauté.

Quelques mots de vocabulaire en breton

Bonjour : Demat

Au revoir : Kenavo

Merci : Trugarez

Bienvenue : Degemer mat

Santé : Yec’hed mat

Bibliographie

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