Journal de bord du Skills Lab 2020

Par Baptiste Dargelly, étudiant M2 TSM

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L’édition du Skills Lab 2020 prend fin alors que j’entame la rédaction de ces lignes. Après une semaine intensive, nous éteignons les pc, nous refermons les salles et nous remballons la cafetière avant d’entreprendre les préparatifs pour le stage ou le voyage à Dublin.

 

« Non mais attends, de quoi on parle au juste ? »

Comment ça, vous ignorez ce qu’est le Skills Lab ? Si vous êtes une lectrice ou un lecteur assidu de ce blog, ou si vous suivez les réseaux sociaux du Master TSM, je n’y crois pas. Briefing rapide pour ceux qui ne suivaient pas, là-bas, dans le fond : le Skills Lab est un dispositif, un exercice grandeur nature proposé dans plusieurs formations en traduction, et qui a été mis en place dans le master TSM en 2018. Il s’agit de monter une agence de traduction fictive, mais dont les intervenants ainsi que les projets, eux, sont bien réels. Et attention, il ne s’agit pas de n’importe qui : ce sont les étudiants de M1 et de M2 qui ont pris en charge toutes les tâches relatives au projet durant la semaine du 17 au 21 février. Entre ce dispositif, la formation en elle-même et les deux stages que nous avons à effectuer, l’objectif du Master TSM, qui se veut être une formation professionnalisante et complète, est atteint.

Afin d’entrer plus vite dans le vif du sujet, je vous renvoie aux deux billets portant sur les deux éditions précédentes du Skills Lab, écrits par Morgane Tonarelli l’année dernière et Alessandro Circo en 2018, mes deux prédécesseurs au poste de Responsable de communication, si vous voulez en savoir plus sur la définition du Skills Lab.

 

« Bon, très bien. Donc tout ça s’est déroulé sur une semaine ? »

Eh bien non ! Le Skills Lab, c’est en réalité plus qu’une semaine de travail. L’édition 2020 a peut-être pris fin le 21 février, mais elle a débuté bien avant cela. Nous étions alors en 2019, Mary Higgins Clark ne nous avait pas encore quittés, et nous avions alors tous moins de cheveux blancs (enfin, moi, pas vraiment). C’est un projet qui se déroule en plusieurs phases, afin de traiter plusieurs aspects du monde professionnel. Tout d’abord, des offres d’emplois à notre destination ont été postées sur le site de l’université : l’agence recherche des gestionnaires de projet, des traducteur·trice·s, des préparateur·trice·s de fichiers… 6 postes différents en tout, parfois réservés aux M2 (comme les réviseur·seuse·s ou encore l’IPM), ou au contraire ouverts à tous. Nous avions également la possibilité de soumettre notre candidature pour occuper deux postes différents à mi-temps, par exemple préparatrice et réviseuse, ou encore réviseur et responsable de communication (self-five).

Cette phase de réponse aux offres d’emploi a été suivie par celle, quelques semaines plus tard, des entretiens. Chacun a reçu une convocation pour y participer, et ils se sont tenus le 19 décembre. Les duos de recruteurs étaient composés de certains des enseignants du Master, et vers midi, chacun avait appris à quelle sauce il allait être mangé. Car oui, le Skills Lab nous engloutit, nous consomme et nous consume, nous malmène (à tel point que l’on se demanderait presque s’il n’y aurait pas un double-sens caché derrière le SM de TSM), nous met dans des situations parfois difficiles, nous confronte à des vrais projets pour de vrais clients, afin de nous donner un avant-goût de notre future profession.

Forte de l’expérience de l’année dernière, l’équipe des PM (comprenez les Gestionnaires de projet) a également élaboré, quelques jours avant le début de la semaine clé, un document Excel partagé pour que chacun inscrive ses domaines de prédilection ou, au contraire, ses hantises. Un moyen efficace pour potentiellement améliorer le confort et augmenter la productivité des escouades de traduction et de révision !

 

JOUR 1 : The animals : The house of the rising sun

Lundi 17 février, 8h30. L’équipe des PM millésime 2020 découvre son nouveau QG. Celle de l’année dernière avait soulevé un point lors du débriefing, à propos de la situation de leur bureau, qui se trouvait à proximité des salles attribuées à leurs équipes. De ce fait, l’équipe des PM était souvent sollicitée par celles-ci tout au long du projet, ce qui n’était pas préconisé par les enseignants, et surtout ce qui est généralement inenvisageable dans le monde professionnel. Les étudiants l’ont demandé, les organisateurs l’ont fait : de leur tour d’ivoire, au 5e étage du bâtiment LEA à Roubaix,  les gestionnaires de projet vont devoir faire leurs preuves cette semaine, et superviser de A à Z les projets qui vont leur parvenir.

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À 9 heures précises, une sonnerie de notification retentit dans le QG : LE mail est arrivé. Il contient l’ensemble des documents relatifs au projet : fichiers sources, instructions, ressources, et les attentes du client. La pression monte d’un cran, et tout de suite, Loréna s’active. Elle est l’IPM, l’International Project Manager de l’agence, c’est elle qui va superviser les quatre gestionnaires de projet. Elle lit et relit le mail, fait le tri dans tout ce qu’elle a reçu, identifie les différents éléments du projet pour ensuite commencer la répartition des tâches.

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Quatre langues sont représentées : l’anglais, l’espagnol, l’allemand et le suédois. Pour rappel, dans notre formation, nous avons tous l’anglais en commun, plus une langue B parmi celles que je viens de citer (et l’italien). Elena Valevska, germanophone, hérite de l’allemand. Oriane, qui étudie le suédois, récupère le projet de cette langue. Medge se voit attribuer le projet d’anglais, qu’elle maîtrise à la perfection. Jordan, quant à lui, prend en charge le projet d’espagnol (il est niveau 2 sur Duolingo). Soit dit en passant – parce que j’en entends qui rigolent au fond, toujours les mêmes – cela signifie tout de même qu’il affrontera un projet (qui se révèlera être le deuxième plus conséquent) et toutes ses étapes, dans une langue qu’il ne maîtrise pas ! Mais on fait avec les moyens dont l’on dispose, et ce cas de figure est tout à fait probable dans le monde professionnel. Tous se lancent dans l’analyse des fichiers du projet, pour définir la stratégie à employer et évaluer le nombre d’intervenants dont ils vont avoir besoin pour chaque étape du projet. Une fois les calculs et les prévisions effectués, l’équipe convoque les préparateurs et préparatrices de fichiers pour 13h.

Ils investissent donc la salle qui leur est attribuée en début d’après-midi, et assistent à un briefing de la part des PM. Les domaines des documents sources sont très différents : on a du culinaire en espagnol, de la géopolitique en anglais, du tourisme et du marketing technique en suédois et du tourisme en allemand. Cela signifie que le type de ressources à préparer diffère selon le projet : il pourra s’agir de corpus, de bases terminologiques et de documents de références. Le but est de fournir des ressources qui seront utiles aux traducteur·trice·s, et qui augmenteront leur productivité. Il s’agit également de garantir une certaine harmonisation terminologique !

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Une fois les instructions données, chaque PM consulte son escouade avant de remonter au QG. Les conversations et les échanges ont lieu sur Slack, une plateforme de discussion en ligne totalement personnalisable. Tout le monde doit s’y inscrire, M1 comme M2, ainsi que les professeurs qui interviennent dans le projet, afin de pouvoir observer les interactions entre leurs étudiants. Car ne l’oublions pas, le Skills Lab reste un exercice qui donnera lieu à une notation par la suite, prise en compte dans le Master. L’après-midi s’écoule et l’équipe de la préparation des ressources parvient à livrer en temps et en heure : les traducteurs et traductrices auront tous les outils en main pour attaquer leur traduction demain matin. La première journée de cette semaine intensive s’achève, laissant présager une suite assez sereine…

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JOUR 2 : Guns and Roses – Welcome to the jungle (baby)

Le gros des troupes entre en action : la traduction démarre ce matin. Le briefing des PM est précis et encourageant. Les documents sources ont été découpés en batchs, en portions, et tout le monde reçoit une part du gâteau. Tous ces fichiers, ainsi que les ressources préparées hier, sont mis à leur disposition sur une plateforme de l’environnement numérique de travail de l’université appelée Nextcloud. L’arborescence la plus claire et structurée possible a été élaborée hier par les PM. Chacun sait où récupérer ses fichiers et où les livrer une fois la traduction effectuée.

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Mais ils ne seront pas les seuls nouveaux arrivants de cette journée. Des corps bardés de cicatrices, des doigts musclés à force de pianoter jour et nuit sur leurs claviers, des yeux de lynx qui scrutent la moindre apostrophe droite : pas de doute, les vétérans sont arrivés, les réviseur·se·s ont investi les lieux. Je ne vous ai pas encore parlé des quantités de mots à traduire : l’anglais à lui seul en comporte environ 20 000, et l’espagnol 11 000. À eux deux, ces projets représentent environ 80% de la quantité de travail en traduction. Il faut donc trouver une solution pour réduire le temps occupé sur le planning, car la semaine ne fait que 5 jours et les étapes sont nombreuses. Les PM ont fait le choix d’entamer la révision avant que la traduction ne soit bouclée, et l’équipe de révision prend donc ses quartiers dès le cet après-midi. Pour ce faire, les batchs sont courts (environ 800 mots) et les traducteurs en reçoivent en moyenne deux chacun. Ainsi, une fois le premier terminé, on l’envoie en révision et la traductrice ou le traducteur attaque le suivant. La technique se révèle efficace, et malgré la quantité de travail, on avance.

Cependant, le début de la révision révèle des problèmes terminologiques importants : les titres des rubriques ne sont pas harmonisés, et certains acronymes ou termes-clés sont traduits de manière différente selon le batch. Incompréhensible pour le lecteur, inacceptable pour le client. Guillaume Deneufbourg, traducteur et professeur au sein de la formation, nous suggère l’utilisation de la base terminologique de l’ONU, UNTerm.  Cependant, on ne peut pas faire de miracle : au total, une vingtaine de personnes travaillent sur un même projet, en même temps, il est donc particulièrement difficile d’harmoniser l’ensemble. On cherche donc à proposer des solutions, mais la journée s’achève déjà…

JOUR 3 : Muse – Something human

Les projets d’espagnol, de suédois et d’allemand suivent leur cours sans trop d’encombres. La fin de la révision approche en suédois et en allemand, et la phase de traduction s’achève en espagnol. Ne vous y méprenez pas, il ne s’agit pas d’un long fleuve tranquille, et la quantité de travail ainsi que les efforts demandés sont élevés ! Mais à ce stade, tout le monde a bien compris que le vrai challenge va provenir de l’anglais.

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Tous les moyens sont mis en œuvre pour améliorer la qualité générale en rallongeant le moins possible les délais : une nouvelle base terminologique, sous forme de feuille Excel en ligne cette fois, a été partagée par Xavier Giuliani, traducteur sur ce projet. Les traducteurs et traductrices l’ont complétée au fur et à mesure de la traduction, et elle est composée d’entrées supplémentaires par rapport à la base terminologie élaborée par les préparateurs lundi. C’est un premier pas vers une meilleure harmonisation. Les réviseurs relèvent un nouveau type de terme, et une autre base terminologique est créée. Cela devient un peu difficile de s’y retrouver, mais l’intention est bonne. Il aurait sans doute été plus pratique de regrouper ces deux BT supplémentaires en une seule, voire même de les compiler pour les intégrer directement à SDL. Mais c’est plus facile à dire aujourd’hui avec le recul, que le jour même dans le feu de l’action. On est là pour apprendre !

Mais malgré tout cela, ça ne suffit pas. Les réviseurs ne sont pas assez nombreux. On réaffecte des M2 supplémentaires à la révision de l’anglais. Ce n’est pas ce qui était prévu au départ, certains sont censés avoir joué leur rôle en intégralité, mais quand il faut y aller, il faut y aller. Mais même avec ces nouvelles ressources, on se rend compte qu’on ne pourra pas tenir les délais. Une solution de dernier recours est envisagée : on propose aux M1 volontaires de prendre en charge des batchs de révision, eux qui n’ont pas encore été vraiment formés à cela. Les PM décident de tenter le coup. On explique aux volontaires les enjeux de la révision, ce qu’ils doivent rechercher et corriger, la manière de faire. On élabore des échantillons d’environ 200 mots pour les tester, et tenter d’évaluer si leur révision est correcte ou s’il faut les réaiguiller.

J’étais là, au milieu de ce champ de bataille, entouré par mes camarades fatigués. Ils ont les yeux qui picotent, le dos tendu et les cervicales qui grincent. Certains sont à 5 mg de caféine par litre de sang. Et tout le monde tient bon. On se déplace entre les salles. Les PM vont et viennent pour tenter d’exalter les troupes. On propose des suggestions pour les termes qui posent problème, parce que oui, on en découvre encore. On travaille parfois à deux ou trois sur une même révision. On échange des sourires et des regards complices.

Je vous prie d’excuser mon langage, mais ça, bordel, c’est beau. Ça prend aux tripes. Parce qu’en théorie, le contrat était déjà rempli, surtout pour les M1. Mais ils restent, on reste, et on fait face. La journée s’achève et tout le monde est un peu hagard, mais la progression est très nette.

 

JOUR 4 : Scorpions – Wind of change

Grâce aux efforts combinés équipes de traductions et de révision  du suédois ainsi que de leur PM, Oriane Briand,  l’un des deux projets de suédois a été livré ! En plus d’être une réussite en soi, cela va également permettre de réaffecter des forces dans les parties du projet qui en ont besoin (vous avez dit l’anglais ? Bingo).

Le travail d’hier a porté ses fruits. La révision de l’anglais a bien avancé, grâce à la collaboration étroite entre M1 et M2. Une fois que tout le monde aura livré, la phase de QA pourra commencer : il s’agira d’une des ultimes vérifications avant la PAO. Nathalie Moulard, traductrice et professeure qui dispense des cours de TAO et de révision au sein de notre master, ainsi que Spasa Ratkovic, qui donne des cours d’interprétariat et de traduction aux suédophones sont venues prêter main-forte à leurs étudiants.

L’ambiance est plus détendue qu’hier, j’ai pu en profiter pour interviewer Loréna ! Elle a pu m’accorder un moment pour parler de son rôle, de son équipe et du projet. Si vous avez suivi les réseaux sociaux du Master pendant la semaine du Skills Lab, vous avez déjà pu en avoir un aperçu. La voici dans son intégralité.

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De gauche à droite : Elena Valevska, Medge Allouchery, Loréna Abate, Oriane Briand et Jordan Raoul

 

Loréna Abate, IPM : une main de fer dans un gant de velours

Coucou Loréna ! Alors dis-nous tout, en quoi consiste ta mission ?

Ma mission consiste à superviser de manière générale tous les collaborateurs du Skills lab, et en particulier prendre les décisions et venir en aide à mon équipe de PM à qui j’ai attribué un projet par langue. Il s’agit aussi d’assurer un suivi global de l’avancement de chacune des étapes (traduction, révision, QA, PAO, LSO) tout en étant l’unique intermédiaire avec le client en cas de question d’ordre linguistique ou technique.

Et alors, on est dans les délais ?

J’ai le plaisir de dire que oui, on est dans les temps ! C’était pas gagné au début. La stratégie adoptée, c’était d’essayer de livrer au plus tôt les plus petits projets (allemand et suédois) puisque peu volumineux en termes de nombre de mots, car après analyse des deux projets les plus importants, et notamment de l’anglais, nous nous sommes vite rendu compte qu’il serait très challenging de livrer une qualité optimale en anglais dans les délais qui nous étaient impartis. En effet le projet compte plus de 19000 mots et nécessite un réel travail de mise en page, et le texte source ne permettait pas d’atteindre la productivité de traduction standard (phrases très complexes, terminologie à mettre en commun, traduction automatique peu efficace). À l’heure actuelle, le suédois est livré, et les projets allemand et espagnol seront également, je l’espère, livrés en fin de journée.

Quelle a été la plus grande difficulté jusqu’ici ?

Ce n’est pas vraiment moi qui ai eu les plus grosses difficultés, bien que j’aie le poids de la responsabilité sur mes épaules. Le premier jour, j’étais assez stressée, parce qu’il y avait d’un côté toutes les étapes de mise en place de Slack, de l’arborescence des fichiers, de réponses aux mails, et en même temps l’analyse des projets, l’estimation du nombre de collaborateurs pour chaque tâche (ça c’était galère), la répartition des tâches, la création des plannings, des fichiers de suivi, des devis et du calcul de la marge brute espérée au global, etc. Tout ça en devant valider les décisions des PM. En fait, la plus grosse difficulté, c’était le lancement du projet !

Et après le Skills Lab, Dublin et le stage, tu envisages d’entamer une carrière de gestionnaire de projet ?

Oui, j’aimerais beaucoup ! C’est ce qui me manque un peu dans mon rôle de IPM cette semaine, car je n’ai pas ce sentiment, comment dire, en fait j’aime être au cœur d’un projet en particulier, avoir la responsabilité des tâches linguistiques et être davantage en contact avec les linguistes.

Pour finir, qui est ton PM préféré ? Cela restera entre nous.

Impossible de choisir ! Ils sont tous uniques en leur genre. Medge, qui a géré d’une main de maître un nombre impressionnant de linguistes en restant très organisée, pédagogue et proactive ; Jordan, notre perfectionniste, qui n’a laissé passer aucun questionnement d’ordre linguistique car il voulait assurer une qualité exemplaire ; Elena et sa spontanéité, qui bosse à l’instinct, très à l’écoute et disponible pour ses linguistes ; et Oriane, la réactivité incarnée, qui s’exécute à la seconde où on lui demande quelque chose, et qui est toujours prête à rendre service à l’équipe. En somme, une équipe béton, soudée, drôle, qui m’a soutenue toute la semaine, et sans qui le déroulement du Skills Lab n’aurait jamais été aussi fluide et professionnel.

***

La phase de QA commence en début d’après-midi pour l’anglais. Et là, l’équipe des PM a des sueurs froides : Antidote identifie près de 1 200 erreurs, et les QA checks de Trados presque autant. On se rassure en se disant que la plupart sont des faux positifs, et on entame la phase de révision jusqu’à la fin des heures de bureau…

 

JOUR 5 : Queen – We are the champions

L’aube point à l’horizon. Le réveil est difficile. Mais c’est la dernière ligne droite, il faut serrer les dents et livrer dans les délais.

En bas, le silence règne. Veille de vacances oblige, une bonne partie des étudiants a déjà déserté les lieux. Mais c’est dans les salles qui nous étaient attribuées que l’on ressent le plus ce vide : aujourd’hui, personne n’est convoqué, seuls les PM et une poignée de volontaires continuent de travailler (même si tout le monde reste disponible sur Slack).

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Jordan s’attelle à la finalisation des fichiers d’espagnol, et Elena fait de même pour l’allemand. Des problèmes subsistent dans le glossaire espagnol, et des rectifications sont nécessaires. De son côté, Elena travaille d’arrache-pied sur la mise en page finale de ses fichiers.

Loréna, Medge, Oriane, Raphaël (M2 expert du domaine juridique) et moi travaillons sur le QA de l’anglais. Nous nous sommes divisé le fichier complet en 4 batchs pour avancer le plus rapidement possible. Nous bouclons cette étape vers midi, mais quelques difficultés surviennent au moment de recompiler les batchs ! La tension monte encore d’un cran…

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Après un reboot d’ordinateur, des incantations vaudoues et une phase de déni, les efforts combinés des PM permettent finalement d’obtenir un fichier bilingue final. La phase de PAO peut enfin commencer. Les attentes du client ne sont pas très élevées, mais Medge souhaite tout de même rendre un travail propre. On fait bien les choses en TSM. François Poncelet, professeur de projet de traduction, traducteur et expert de la PAO, lui donne un coup de main crucial.

15h37, c’est au tour de l’allemand d’être expédié. Un de moins.

La tension est à son paroxysme ! Loréna et Jordan compilent l’archive du projet d’allemand, en prenant soin de n’oublier aucun fichier. Il est 15h51, l’espagnol est livré. Plus que le boss final.

Loréna est envahie par le stress, et Jordan et Oriane mettent tout en œuvre pour l’en soulager. Un échange restera dans les annales : « L : Raah mais je suis trop stressée j’en peux plus ! » « O : Nan mais Loréna t’inquiètes il reste 10 minutes, tranquille on est hyper large ».

Et vous savez quoi ? Elle avait raison. À 15h59, une minute avant l’échéance, Loréna relève la tête de son clavier, le dernier projet est livré. Hyper large. On s’applaudit, on se congratule, et surtout, on respire. Toute la pression accumulée au cours de cette semaine s’évapore.

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Croyez-le ou non, cette photo a été prise au moment exact où Loréna a relevé la tête de son clavier.

 

Épilogue

Dans les minutes qui ont suivi la livraison, nous nous sommes tous rassemblés pour participer à une réunion qui a été un lieu d’échanges bénéfique pour tous les intervenants. Les difficultés et les réussites du projet y ont été abordées, des pistes d’améliorations ont été proposées pour l’année prochaine, et nous avons pu ensuite partager un pot avec les professeurs présents.

Il ne s’agit là que d’un témoignage incomplet à propos du dispositif, de mon propre point de vue. J’ai essayé de vous faire partager au maximum cette expérience, tout en essayant de limiter la taille de ce texte. Mission… Partiellement accomplie. Quoi qu’il en soit, beaucoup de moments forts ont eu lieu cette semaine, et je tiens à remercier tous les intervenants du projet, professeurs comme étudiants, pour cette expérience extrêmement enrichissante. Pour les M1, il s’agit de la fin de leur première année, de la dernière étape avant le départ en stage. Pour les M2, dont je fais partie, c’est différent : cette semaine a un goût doux-amer, elle représente sans doute les derniers jours de notre vie à l’université, la fin d’une ère, avant le départ pour Dublin, puis pour le stage et ensuite l’entrée dans la vie professionnelle. Et je pense que l’on peut affirmer que nous concluons notre scolarité sur une bonne note.

Je vous remercie d’avoir lu ce billet, et je vous donne rendez-vous sur le marché d’ici quelques mois !

6 réflexions sur “Journal de bord du Skills Lab 2020

  1. Affaire rondement menée par les TSM. Merci Baptiste pour cet article qui reflète à la perfection la situation sur site. Je pense que tu auras fait vibrer plus d’un lecteur. Nous avons bien fait de te recruter au poste de Responsable de la communication. Tu peux ajouter une corde de plus à ton arc. Bonne chance pour la suite.

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